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Y a-t-il eu une exposition prénatale
à des produits ?

Certains enfants sont exposés à des produits psychotropes durant leur développement in utero. Une exposition prénatale à l’alcool est plus fréquente qu’à d’autres substances et peut avoir des répercussions graves et durables sur leur développement.

L’enfant accueilli présente peut-être certaines difficultés difficiles à expliquer pour la famille d’accueil. Diverses raisons pourraient en être la cause. Les difficultés pourraient-elles être liées à une exposition prénatale à l’alcool ? Le nombre d’enfants qui l’ont été et qui vivent dans des foyers ou des familles d’accueil justifie le fait d’aborder ce thème.

Mieux connaître les conséquences possibles d’une exposition prénatale à l’alcool peut permettre aux proches d’identifier chez un enfant une atteinte neuro-développementale liée et mettre en place un accompagnement adapté.

Risques liés à une exposition fœtale à l’alcool

Une exposition prénatale à l’alcool peut provoquer des atteintes neuro-développementales. Elles peuvent être très variées. On parle ainsi du Trouble du Spectre de l’Alcoolisation Fœtale (TSAF) ou du Fetal alcohol spectrum disorder (FASD) en anglais.

Tous les organes peuvent être touchés. Le cerveau est l’organe pour lequel les conséquences sont les plus graves.

Globalement, c’est le fonctionnement cognitif et émotionnel qui est affecté. Avec des conséquences sur les apprentissages et le comportement, donc sur l’adaptation sociale et l’autonomie.  Des compléments dans le « Guide pour les parents et les aidants » p.13.

Fréquence des troubles souvent sous-estimée

Selon les données actuelles, entre 1 et 4 enfants sur 100, qui naissent en Suisse, sont touchés par un Trouble du Spectre de l’Alcoolisation Fœtale.

Entre 1 et 4 sur 1’000 naissances par la forme la plus grave appelée Syndrome d’Alcoolisation Fœtale (SAF).

Repérer précocement les atteintes

Les atteintes sont très variées et souvent difficiles à repérer. Une identification précoce permet un accompagnement adapté. On ne peut pas en guérir, mais on peut limiter les effets permanents des troubles causés par les lésions du cerveau. Si les observations que vous faites confirment vos doutes, n’hésitez pas à en parler à l’assistant.e social.e ou au pédiatre de l’enfant.

Conséquences possibles des lésions du cerveau

Chez les nourrissons

Les déficiences neurologiques affectent le degré d’adaptation aux stimulus, le sommeil, le réflexe de succion, la motricité et la vision

Faible degré d’adaptation aux stimuli (lumière, son, toucher)
Persévérance de certains réflexes archaïques (automatismes présents à la naissance qui disparaissent en principe après quelques mois : réflexe de Moro, agrippement palmaire, …)
Tonus musculaire accru ou diminué, tout comme le réflexe de succion et déglutition
Troubles du sommeil fréquents (endormissement, nuits complètes rares)
Bercement et mouvements répétitifs (peuvent durer)
Troubles du développement moteur (mauvais équilibre, coordination, tremblements, peuvent durer)
Problèmes de vision et motricité fine (faible aptitude, peut durer)

A l’âge préscolaire

Les déficiences neurologiques affectent le développement des habiletés motrices, la maîtrise des émotions et les comportements sociaux.

Lenteur au niveau des apprentissages (moteurs, langue, s’habiller)
Difficultés à maîtriser les émotions, leur comportement (crises de colères prolongées)
Difficulté à se concentrer longtemps
Comportements sociaux inadéquats (peine à distinguer entre personne familière ou pas)

Sur le plan scolaire

Les déficiences neurologiques affectent l’apprentissage des notions de base, la planification, les notions de temps, de propriété, la capacité d’abstraction et de raisonnement mathématique.

Difficultés dans l’apprentissage des notions de base, (reconnaissance lettres, chiffres, écriture, calcul élémentaire)
Difficultés dans les tâches d’apprentissage complexes (compréhension de texte, raisonnement mathématique)
Capacités d’abstraction et de généralisation limitées
Difficulté de planification, gestion de l’emploi du temps, compréhension des notions de temps, d’espace, de propriété ou de la valeur de l’argent

Souvent atteinte d’un plateau dans les apprentissages scolaires, surtout en mathématiques

Mémoire

Difficultés de mémorisation d’une séquence d’instructions, d’une tâche réussie entre un jour à l’autre, du stockage et de la récupération de l’information, etc…

Langage

Ces enfants ont de meilleures capacités pour parler ou s’exprimer que pour comprendre. Ils font ainsi parfois illusion. Difficultés à comprendre un langage imagé, les propos au 2ème degré ou des conversations rapides, etc…

Régulation du comportement

Impulsivité, passage rapide d’un état très actif à un état morose, difficultés à avoir le niveau approprié d’attention et de concentration (trop ou trop peu), etc.

Identifier précocement ces signes

Identifier précocement ces signes permet d’éviter de mal interpréter les difficultés rencontrées par un enfant, de lui donner des objectifs inatteignables ou de croire qu’il est de mauvaise volonté :

Une phrase peut guider l’accompagnement d’un tel enfant : Ce n’est pas l’enfant qui ne veut pas, il ne peut pas.

Risque et conséquence d’une non-identification

Potentiel cognitif mal exploité, troubles du comportement (découragement, mauvaise estime de soi, rupture ou refus scolaire, irritabilité anxiété, dépression, opposition, fugues, conduites à risque, vulnérabilité aux mauvaises influences, actes inconsidérés ou déplacés etc.

Des facteurs protecteurs peuvent diminuer le « sur-handicap » : diagnostic précoce avant 6 ans, foyer stable, stimulant, structurant, accès aux services compétents spécialisés.

Paroles d’enfants

Paroles de mamans

Jeune Camille

Bonnes pratiques

Des idées de bonnes pratiques à la maison tirées des 7 clés magiques du « Guide pour les parents et les aidants » p. 28

  • Être précis et concis.
    Éviter l’ironie et le second degré : privilégiez les mots simples, utilisez des phrases courtes.
  • Répéter, sa mémoire à court terme est lésée.
    Il faut répéter dans un premier temps puis lui donner des indices pour qu’il fasse le chemin de se souvenir lui-même de manière étayée et pas seul. Il oublie, même quand il essaie de se rappeler
  • Créer des routines.
    Les habitudes rassurent : anticiper et préparer les changements, prévoir des séquences d’activités stables et en relation avec d’autres.