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Devenir famille d’accueil

Accueillir un enfant de parent en situation
d’addiction : un défi !

En fonction de votre type d’accueil – d’urgence, relais, de longue durée ou famille apparentée – les relations que vous entretenez avec l’enfant accueilli peuvent être très variables. Quel que soit votre cas, accueillir un enfant de parent en situation d’addiction peut représenter un défi sur bien des aspects et implique de :

Lui donner accès à une autre « normalité »

En rejoignant votre foyer, l’enfant est confronté à des modes de fonctionnement différents de ce qu’il a vécu chez lui. Cette nouvelle expérience questionne chez lui la notion de normalité : ce qui pouvait être normal ou habituel avec ses parents ne l’est plus chez vous, et vice-versa.

Cela peut concerner bien sûr la question de la consommation d’alcool mais aussi l’hygiène, la politesse, la nourriture, la communication, le respect des règles, les rituels, etc.
Pour accompagner cette transition, il est conseillé d’expliquer à l’enfant que ces deux normalités coexistent, afin d’éviter de le placer dans un conflit de loyauté entre sa famille biologique et sa famille d’accueil. Si c’est un bébé, il sera important de veiller à ce que la coexistence des deux normalités puisse se faire en douceur.

Dans votre maison, c’est vous qui instaurez les règles et le mode de vie que l’enfant doit suivre. Prenez le temps de lui expliquer comment fonctionne votre vie de famille et invitez-le à participer le plus possible. Petit à petit, il s’habituera à sa nouvelle vie.

Vivre des situations inédites

Malgré votre expérience en tant que parents, l’aventure que vous vivez avec l’enfant que vous accueillez peut parfois vous déstabiliser.
L’enfant que vous accueillez a peut-être des réactions qui vous surprennent : des paroles qui vous blessent, des gestes qui vous choquent, des attitudes qui vous laissent impuissants. Cela vous fait douter de vous ou de votre capacité à être famille d’accueil.

Des situations inexplicables peuvent aussi survenir. Des événements que vous n’avez pas connus avec vos propres enfants. Vous vous sentez peut-être démunis.

Tout ceci est normal. Accueillir un enfant qui vit la situation de dépendance de ses parents, qui a parfois grandi dans un climat de carences ou de violence ne va pas forcément de soi. Il ne faut pas avoir honte de rencontrer des difficultés. Cela ne fait pas de vous de mauvais parents d’accueil.

Ne pas avoir des attentes trop élevées

Savoir demander de l’aide quand c’est nécessaire

Si vous traversez un moment de crise, que vous vous sentez démunis face à une situation ou si vous vous posez des questions, n’hésitez pas à chercher le soutien dont vous avez besoin. Votre rôle de famille d’accueil est exigeant, et vous avez parfois besoin d’être épaulés pour le faire.

Ce site internet est là pour vous offrir un premier support. Nos conseils et outils concrets vous apportent des pistes pour résoudre certaines problématiques :

Parfois, certaines situations sont plus complexes. Dans ces cas-là, il est important de demander de l’aide auprès de professionnel·le·s. Vous trouverez ici les ressources et les offres d’aide disponibles.

L’enfant que j’accueille est un membre de ma famille

Vous êtes une famille dite apparentée si vous avez un lien de parenté avec l’enfant que vous accueillez. Ce peut être un neveu, une petite-fille, un petit-cousin, etc.

Les familles apparentées

Ce lien de parenté peut faciliter certaines choses – vous connaissez déjà l’enfant et un lien de confiance existe – mais aussi entraîner des difficultés supplémentaires.

En effet, vous êtes désormais famille d’accueil pour cet enfant mais vous faites aussi partie de la famille de son parent touché par la dépendance. Ce peut être votre fille, votre frère, votre cousine. Vous êtes pris entre deux sentiments opposés.

D’un côté, vous devez assurer le devoir de protection envers l’enfant que vous accueillez et vous occuper de lui. De l’autre, vous pourriez être amené à vouloir aider le membre de votre famille à aller mieux, à reprendre la garde de son enfant et à retrouver une vie « normale ».

Cette situation particulière peut provoquer de la souffrance et des émotions douloureuses :

  • De la culpabilité.
    Vous vous sentez coupable de la séparation entre le membre de votre famille et son enfant et coupable également de la souffrance que cela cause. Peut-être même que vous vous sentez responsable de la dépendance de votre proche.
  • De la colère.
    Vous en voulez au parent d’être dans cette situation et de ne plus pouvoir s’occuper de son enfant. Une grande responsabilité vous revient concernant l’éducation de son enfant.
  • Des conflits de loyauté.
    Vous avez à cœur de préserver le développement de l’enfant et de respecter les mesures prises par l’Autorité de protection de l’enfant et de l’ad (APEA). En même temps, vous aimeriez parfois préserver le parent malade et lui permettre de revoir son enfant. Ou au contraire, préserver l’enfant et éviter qu’il voit son parent.

Les émotions que vous ressentez sont normales. Votre situation est particulièrement délicate. N’hésitez pas à demander de l’aide. Les services spécialisés sont là pour vous soutenir.

Notre site internet dédié aux proches d’une personne dépendante peut également vous apporter des conseils et du soutien.

En tant que famille d’accueil apparentée, vous vivez une épreuve particulière. Tout comme l’enfant que vous accueillez, vous souffrez de la dépendance de votre proche.

Voici quelques conseils pour vous aider :

  • Ouvrir le dialogue avec l’enfant.
    Parlez avec l’enfant de ce que vous vivez, tous, en tant que famille. Pour aborder ce sujet délicat, vous pouvez commencer par exprimer vos propres émotions. Être honnête et utiliser des mots simples est un bon point de départ. En fonction de l’âge de l’enfant, veiller à adapter le langage utilisé.
  • Préserver l’enfant des conflits familiaux.
    Vous avez votre propre histoire avec le parent souffrant de dépendance, tout comme l’enfant que vous accueillez. Il est important de respecter ces différences.
  • Rappeler les limites.
    Votre lien de famille avec le parent peut l’inciter à être très présent, malgré le cadre fixé par le service de placementC’est dans votre droit de lui rappeler les limites qui ont été établies
  • Chercher de l’aide.
    Pour vous. Mais aussi pour votre proche. Dans tous les cas, c’est important de penser à vous et de vous adresser au service de protection de l’enfant avec lequel vous êtes en lien.